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Grains de sel, grains de beauté
3 novembre 2009

Léonard de Vinci et Jean-Baptiste

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S’il y a un tableau au Louvre pour lequel je me damnerais,  c’est bien celui-ci , que je trouve tellement plus fascinant que cette pauvre Joconde usée et fatiguée, indétrônable  Concierge du Louvre, qui, derrière sa prison de verre, trouve encore la force de sourire à tous ces Japonais qui  n’en finissent pas de passer et de repasser devant elle. Alors que devant Jean-Baptiste personne ne stationne. Il est perdu au milieu des Vierges, elles-mêmes, affairées à leurs Enfants Jésus, et franchement, ça a l’air de le faire suer… Heureusement que je suis arrivée  et que je lui ai fait le plaisir de le contempler longuement sous toutes les coutures, ça a dû le distraire un peu. Il m’a bien eue moi aussi avec son sourire à la fois inquiétant et doux, pervers et innocent, mi-dieu, mi-démon, un être androgyne sortant de l’ombre, qui n’a rien d'un Saint vertueux, et qui pourtant, est si attirant, si fascinant de jeunesse et d’énergie, tellement vivant et humain!

J’ai pris le temps de le contempler, d’essayer de percer son mystère, de comprendre le message qu’il voulait me faire passer, mais en vain. Je me suis contentée de me perdre en lui comme on se perd dans le regard de l'être aimé sans savoir où cela va nous mener.

Le secret de ce tableau résiderait-il uniquement chez le modèle ? J’ai fait mes recherches , ce serait Gian Giacomo Caprotti da Oreno, dit Salai autrement dit  "petit diable" en raison de son comportement, se trouvant continuellement à voler ou casser des objets. C’était néanmoins « un gracieux et beau jeune homme avec des cheveux fins et bouclés, en lequel Léonard était grandement ravi »... Il fut le fils de Pietro di Giovanni, locataire d'un domaine viticole de Léonard de Vinci près de la Porta Vercellina et fut recueilli par Léonard à dix ans. Il devint le disciple de Léonard dès 15 ans, il lui servit souvent de modèle, participa à nombre de ses toiles et produisit également ses propres dessins. Il est dit être le fils adoptif de Léonard, depuis le début de son apprentissage et son confident. Plus courante est l'hypothèse qu'ils furent amants. Il accompagnera Léonard jusqu'à sa mort en 1519.

J’imaginai alors les yeux d’un vieux peintre aveuglé d’amour pour un jeune homme rebelle et volage, les yeux d’un vieux peintre s’acharnant à saisir l’insaisissable pour rendre au monde l’éternité de ce qui n’était peut-être de sa part qu’un pur fantasme, qu’une pauvre illusion d'amour. Au fond ce puissant génie de Léonard ne fut peut-être qu'un pauvre jouet dans les mains de ce Diable si séduisant...

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Commentaires
P
quelle facilité d'écriture, tu as un vrai talent. a l'heure des remises de prix littéraires multiples. tu en mérite largement un . je pourrais dire: "j l'ai lu à ses débuts..."<br /> bises
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