Dans la série "Petit éloge de..." (3)

"Je tiens les petites filles pour les êtres les plus parfaits sur terre, mais on m'a entendue dire la même chose des tigres , il va falloir argumenter. Les tigres sont des prédateurs et les petites filles ont leurs prédateurs, je me demande si en faisant leur éloge, je ne les traite pas moi aussi comme une proie à trop vouloir les défendre. La tentation est grande de les enfermer dans la cage de la grâce, l'esthétisme, la seule perfection physique. Les petites filles savent quelque chose qu'elles-mêmes vont oublier, que moi aussi j'ai oublié..."

J'aime cette façon d'aborder le sujet et ma curiosité est piquée. Vais-je enfin être baignée dans une nostalgie de l'enfance et retrouver avec délices mes sensations de petite fille ?

Eva Almassy se livre à l'exploration de la petite fille au travers de 5 chapîtres : être, savoir, vraies princesses, filles d'Eve, invités... Je trouve la table des matières un peu tirée par les cheveux ...mais au fond pourquoi pas?

Et puis au fil du livre je découvre un curieux parti-pris : on prend des bouts de contes de fées, des citations de psychanalistes sorties du contexte, quelques mythes, une poésie de Victor Hugo, des témoignages de mères, des mots d'enfants, des répliques de films , du Goethe, du George Sand, du Kipling, du Mahler, une pincée de Shirley Temple, un soupçon de Sainte Thérèse, et vas-y on met tout ça dans un shaker et on secoue. Voilà!  Il ne vous reste plus qu'à vous y retrouver au milieu de ce fatras, j'ose avouer que certaines références m'ont même complètement échappé (honte à moi!).

Bref, vous l'aurez compris, je ne m'y suis pas du tout retrouvée dans son bouquin ...ni en Eve, ni en Alice au pays des merveilles, ni en petite fille aux allumettes, ni en princesse au petit pois, ni en Shirley Temple...

Et oui Madame,  les désobéissantes, les rêveuses, les solitaires, les ingrates, les fières, les jalouses, les affabulatrices, les coquines, les coquettes, les effrontées,  les cachottières, les moqueuses, les curieuses,  les menteuses, les pestes... ça existe aussi. 

Un exemple :  MOI (la preuve j'en ai gardé quelques séquelles)