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Grains de sel, grains de beauté
10 novembre 2009

Marc Chagall, peintre joyeux et amoureux

chagalbelladouble_portrait_au_verr_de_vin

Bella au col blanc (1917)

Quel bonheur de découvrir, dans la collection permanente du Centre Georges Pompidou, en vrai et en grand, deux oeuvres de ma période préférée de Marc Chagall...

Le double portrait au verre de vin (1917)

Marc Chagall (1887-1985) est l'un des (nombreux) peintres qui m'émeut. Sa personnalité me touche particulièrement: parmi les artistes du XXème siècle, c'est Le Poète par excellence, celui qui établit des relations tendres et folles avec son quotidien et qui réussirait presque à nous faire croire à ce monde fantastique et délirant où s'entremêlent mélancoliquement bêtes et gens, fleurs et soleils, nuages et violons, chèvres et hommes-oiseaux...

Juif et exilé de Russie, malgré les chagrins et les vicissitudes de la guerre, Chagall a toujours réussi à garder et à transmettre dans ses oeuvres la limpidité et la fantaisie de son âme espiègle d'enfant. Sa peinture parait si simple et si naïve: elle parle de ce qu'il vit, de ce qu'il ressent, comment il voit et comment il aime le monde... car il aime le monde, Chagall, il l'aime de façon à la fois passionnée et mélancolique, naïve et profonde et la traverse courageusement malgré les chagrins et les épreuves. Ca fait du bien à notre petit coeur de contempler ces choses si simples, alors que l'on se rengorge avec l'art conceptuel, plus cérébral, qui est sensé s'adresser à l'étage au-dessus, mais qui n'y parvient pas toujours d'ailleurs...

Sa peinture saura donc forcément atteindre un petit coin de votre âme car son message est à la fois ombre et lumière, joie et chagrin, folie et raison. A cette source-là, chacun de nous trouve  forcément de quoi se désaltérer. C'est sans doute ce qui fait que Chagall est toujours resté cohérent avec lui-même et a su traverser les tourbillons de l'art du XXème siècle sans jamais relever d'aucun mouvement pictural même s'il s'est forcément laissé un petit peu influencer par ses potes de l'époque... "J'ai voulu chanter comme un oiseau sans théorie ni méthode." dira t-il de lui à la fin de sa vie.

La période picturale que je préfère, c'est celle qui correspond à son retour en Russie, en 1914. A Paris, il avait fait connaissance avec le cercle des poètes surréalistes, des peintres cubistes et entre alors dans une longue période de recherche sur lui-même. Il vient d'épouser l'amour de sa vie Bella et d'adhérer aux idéaux révolutionnaires. Même si la guerre le surprend et lui interdit de revenir à Paris, cette période verra éclore ces quelques tableaux que je trouve personnellement les plus puissants et les plus aboutis, qui réussissent à allier la rigueur de l'influence cubiste à la fantaisie de l'influence surréaliste, tout en conservant la fraîcheur et la poésie bien à lui de l'artiste. Cette veine d'inspiration durera jusqu'en 1918 pour faire place ensuite au fourmillement de couleurs, aux sujets bibliques que l'on connait peut-être davantage (que moi j'apprécie moins).

Pour admirer celui-ci en vrai ( L'anniversaire- 1915), c'est moi qui devrais m'envoler car il est au Musée d'Art Moderne de New-York...Qui sait un jour peut-être...

baiser

Et j'ai gardé mon préféré pour la fin et imaginer m'envoler avec toi...

Au-dessus de la ville (1917)

Chagall

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