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Grains de sel, grains de beauté
21 octobre 2009

Seule dans le noir ...avec Paul Auster

seul_dans_le_noirCe  livre, cadeau de ma fille, m’a séduit au premier regard par son élégance, le contraste des lettres noires sur fond d’hiver rouge, égayé par de frêles silhouettes d’arbres esseulés. Très beau vraiment, on a du plaisir à en caresser le relief de la couverture. (Et l’on nous vante la fonctionnalité des livres électroniques… sans doute... mais que fait-on de la sensualité que procure un beau livre qui trône sur votre table de nuit: son odeur, la douceur du papier sous les doigts, sa manière bien à lui de jaunir au fil du temps et le souvenir du plaisir ressenti lorsqu’il vous a été offert avec amour...)

Bref, au fil de la lecture, j’ai découvert avec fierté que j’avais au moins deux points communs avec Paul Auster: nos nuits blanches passé deux heures du matin, et la façon de les habiter en nous racontant à nous-mêmes des histoires loufoques en attendant l'aube. Pas les mêmes… justement… dommage que nous ne soyons pas dans le même lit, nous ne nous ennuierions pas !

August Brill, critique littéraire à la retraite est cloué dans un fauteuil roulant après un accident. Il vit avec sa fille et sa petite-fille dont il éponge les peines dues aux accidents de la vie. La nuit, seul dans le noir il tourne et retourne le monde à sa façon et se réfugie dans des fictions diverses : il fait naître de ses rêves Owen Brick, un magicien new-yorkais qui débarque dans une Amérique qui n’est pas en guerre contre l’Irak mais en pleine guerre civile, où le 11 Septembre n’aurait pas eu lieu. Owen, lui aussi, oscillant entre rêve et réalité a une mission : sortir l’Amérique de l’enfer. Paul Auster nous promène ainsi entre imaginaire et réalité, interrogeant la responsabilité de l’individu vis- à-vis de sa propre existence, de sa propre solitude (thème récurrent chez l’auteur), en jouant sur cette allégorie des chemins sinueux que chacun de nous emprunte pour trouver sa place dans la collectivité, voire dans l’Histoire.

Dommage que l’histoire d’Owen s’arrête brusquement pour laisser la place à un fourmillement d’anecdotes et de sentences. Malgré ce manque de construction qui peut gêner le lecteur (mais Paul Auster avec son talent peut se le permettre), un leitmotiv présent tout au long du livre réussit à faire quand même du lien et résumerait au fond toute la pensée de tous les livres d’Auster (et la mienne aussi d'ailleurs)...

« Et ce monde étrange continue de tourner… » diapo_5

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