La valse lente des tortues, de Katherine Pancol

Et les aventures de notre travailleuse Joséphine se poursuivent. Son livre a connu un franc succès et grâce aux droits d’auteur de son roman, elle a pu s’acheter un bel appartement dans un quartier chic ce qui réjouit l'ambitieuse Hortense. Mais Joséphine rougit toujours, s’excuse sans cesse et si l’argent a modifié ses relations aux autres, il n’a rien changé à sa relation à elle-même. Elle éprouve le « zazazou » pour son beau-frère depuis le fameux baiser à la dinde échangé un soir de Noël contre la barre brûlante du four mais... notre chère Joséphine lutte hélas entre les deux hémisphères de son cerveau: celui de droite qui lui dit «bravo» et celui de gauche qui lui crie « attention, danger, reprends-toi!»

La samba endiablée des crocodiles affamés se transforme en une valse lente des tortues pimentée ça et là de quelques intrigues, mais qui ressemble malgré tout à une valse hésitante entre les genres... la schizophrénie avérée de l’homme au duffle-coat, les meurtres en série, les cartes postales envoyées par un mari pourtant mort, et surtout un tragique scénario sado-maso à peine plausible qui détonne franchement. Il n’en reste pas moins que les personnages sont tous très pittoresques, attachants de cruauté ou de drôlerie: les dialogues croustillants entre Marcel et Josiane sont vraiment très bien conduits et m'ont réjouie!

On pardonnera donc à Katherine Pancol les quelques invraisemblances de ce deuxième pavé qui reste tout de même très plaisant à lire. Le croisement des personnages est habilement réalisé, le ton sincère et vrai.

Et on veut bien le croire, chère Katherine Pancol, que les gentils, les travailleurs, les consciencieux, les serviables, les humbles, les timides, les généreux, les fauchés, les dominés finissent toujours pas s'en sortir et même mieux que les autres...

Ah non? Zut alors, c'est vrai que c'était un roman!